mercredi 24 octobre 2012

Le CMPP d'ENVOL, à Bé, Lomé

Bonjour à tous,

     Me revoilà en direct de Lomé pour quelques nouvelles et informations sur le déroulement du stage!
Ici tout continu d'aller chaudement, voire trop chaudement! la saison des pluies nous rafraichie 15 minutes une à deux fois par semaine en ce moment, et il fait chaud et humide le reste du temps!
Je continu de barouder à travers la capitale cette fois, en risquant ma vie quasiment à chaque fois que je prend le zémidjian! Ici le code de la route est individuel et chacun fait ce qui lui plaît!
Jusqu'ici encore de chouettes rencontres et de bons moments passés dans Lomé "by night", notamment en soirées reggae!! Mais vivement une prochaine escapade en pleine nature...



     Voilà donc 3 semaines maintenant que le stage se déroule au sein du Centre Médico-Psycho-pédagogique de l'association Envol, situé dans le quartier de Bé. Il est un des 5 CMPP de cette association, les 5 seuls du Togo! Certains, au moins 1 je crois, est reconnu d'utilité publique et se trouve soutenu financièrement par l’État, au niveau des frais de fonctionnement et des salaires. Dans celui où je me trouve, il n'en est rien. Voilà 12 ans que le centre a vu le jour. Pendant une dizaine d'année, un contrat lié entre une ONG allemande, le consortium des églises du Togo et le gouvernement Togolais a permis le subventionnement du centre par l'ONG allemande. Il y a un peu moins de deux ans, La "Caritas" allemande ne voyant pas le gouvernement assumer les closes de ce contrat, a stopper le financement. Ces closes, acceptées préalablement par toutes les parties, assignaient le gouvernement Togolais à reconnaître l'utilité du CMPP et à en assumer financièrement l'existence. Mais la reconnaissance du handicap mental au Togo a encore énormément de chemin à faire. Lors d'une journée de sensibilisation organisée par l'association Envol, une des questions des autorités compétentes du ministère des affaires sociales était de se demander "si ces enfants avaient réellement un avenir". Pour les travailleurs sociaux Togolais, cela va dans le sens, et même cautionne les pires comportements de certains parents qui vont jusqu'à tuer leurs enfants.

     Car il faut savoir que les représentations sociales du handicap mental au Togo est indissociable, pour la plupart des gens, de la raison divine. Il est perçu comme une punition divine de la mère, qui avant la naissance a dû fauter en commettant l'adultère, ou encore en sortant tard la nuit! Cela explique bien des choses ici que nous ne connaissons pas ou plus. Le handicap étant la honte des familles, et surtout des mères, les parents, souvent séparés, se retrouvent dans le déni du handicap de leurs enfants plutôt que dans la culpabilité, et refusent de les inscrire en centre spécialisé. Il sont donc orientés dans le milieu ordinaire où ils ne feront pas d'activités et accumuleront leur retard, et où ils rendront bien-évidemment les conditions d'enseignement encore plus dures que ce qu'elles sont. Sachez que dans une classe de la maternelle à la primaire, le nombre d'élève varie de 70 à 100 pour 1 instituteur...
Certains enfants sont donc retirés du centre et reviennent au bout d'un an, parfois deux. Les éducateurs constatent que souvent l'apprentissage est à reprendre au début.

Agathe, psychologue et directrice du CMPP de Bé.
     L'accord qui avait été signé ne fût pas respecté par le gouvernement et le centre ferma ses portes en 2010.
Voyant la maltraitance sévir sur les enfants handicapés suite à leur retour dans les familles, l'équipe pédagogique s'est concerté et a décidé de rouvrir ses portes, bénévolement. Cela fait alors un peu moins de deux ans qu'Agathe, la directrice, se bat tout les jours pour trouver des financement auprès des banques, des œuvres caritatives, en sollicitant les parents, afin  d'assurer une cantine chaque jour, qu'il y ait au moins une serpillère dans le centre, quelques craies, du papier toilette...
Vous l'aurez compris, cela fait bientôt deux années que les éducateurs, Prosper et Corneille, viennent au centre 5 jours de la semaine, s'occuper de 60 enfants environ, sans savoir s'ils seront payés convenablement un jour. Voilà donc où ils en sont aujourd'hui,à maintenir une lutte acharnée, de courriers, de demandes de visite, d'enquêtes, pour que leur métier soit reconnu, mais les autorités répondent et ne viennent pas, donnent l'illusion mais ne font rien.

2 commentaires:

  1. Salut Arthur,
    voila maintenant quelques semaines que je n'étais pas passée sur ton blog, et ça fait plaisir de voir un peu ton parcours... Mais je vois aussi que les news ne sont plus toutes fraiches !!! est-ce la touriste qui t'a rejoins qui prend ton temps ?!!!
    Je ne vais pas être très originale en te disant que le stage que tu t'es dégoté à l'air très riche bien que pas facile, et ce sera certainement très formateur pour toi... Profite en bien...
    Je voulais aussi vous remercier d'avoir trouvé Abla a Atakpamé, je n'avais pas beaucoup d'info a vous donner pour la retrouver au milieu de plus de 80000 habitants et pourtant vous y êtes arrivé ! Et c'est trop, cool, et trop sympa... J'ai hâte de vous retrouver pour que vous me racontiez cette rencontre, j'espère un jour pouvoir faire un périple du même ordre et la rencontrer par moi-même...
    Arthur tes photos sont top !
    et puis quand on voit le soleil que tu as alors qu'ici c'est manteau écharpes et cheminées allumées, ça fait rêver...
    Enfin, en attendant de vous revoir je vous embrasse et vous souhaite un beau voyage et quand même aussi une bonne fin de stage à toi Arthur, mais ça je n'en doute pas trop...
    Biz Carole

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  2. Salut Carole!
    Pas de souci pour ABLA, ce fut un régal, une vrai chasse au trésor que de la rechercher, donc un vrai bonheur que de la retrouver! tu nous as en fait offert un vrai moment de bonheur, j'espère que tu pourras venir la rencontrer un jour!
    Effectivement nous étions pas mal occupés ces derniers temps, donc des nouvelles prochainement sur la découverte de ce pays toujours plus étonnant....
    bien la bise à toi et à Jo, et à bientôt!

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