mardi 2 octobre 2012

Un trajet de Lomé a Amouzou GAN KONDJI, dans la brousse...

Dimanche, 4 heure du mat'...pas un bruit dans le quartier, nous sommes dans une brousse, en périphérie de Lomé. le soleil se lève dans 2 heures et tout le monde est plongé dans son sommeil. On ne distingue que le "gratte-gratte" régulier et caractéristique de ce balai fabriqué en rainure de feuille de palmier, qu'une vieille tient dans la main, le corps plié en deux. c"est une des rares âmes réveillées a cette heure de la nuit. je marche a travers les cases en terre rouge pour rejoindre la route la plus proche, j'ai rdv a 'GTA' pour prendre un premier "zémidjaman", les taxi-moto. c'est un peu un jeu de hasard, et cette fois je tombe sur un papi qui n a vraisemblablement pas dormi de la nuit. ce n'est même pas une moto mais un hybride de chez yamaha, entre scooter et mobylette...Nous finissons tout de même par arriver au dernier rond point de Lomé, direction Aneho, la préfecture des lacs, sur la route qui longe le littoral. Je me réjouis a l'avance de me reposer dans le taxi qui nous y amènera. Manque de chance, les taxis qui attendent pour partir sont déjà pleins, mais pourquoi attendent ils alors? et bien parce que tant que ça rentre on ne part pas! bon ben tant pis pour la sieste! nous penons donc un taxi a 7, entassés les uns sur les autres. Nous nous entrechoquons au rythme des nids de poules de la route, ou des coups de volant que donne le chauffeur pour les éviter tant bien que mal...une odeur pestilentielle de carburant plane dans le taxi sans qu"on ne puisse dire d’où ça vient, de partout je pense...une grosse dame assise a ma gauche nous impose une musique locale grâce a un transistor portatif qu'elle fait chanter, ou plutôt grésiller a fond!
je suis trés mal assis et suis fatigué mais les paysages ne me laissent pas le temps de m'en rendre compte; nous traversons le port autonome de Lomé, par où toutes les marchandises neuves et d'occasion arrivent par bateaux. ce sont d énormes conteneurs d'où sont déchargés tous les jours tout ce qu'on trouve en Afrique qui n'y soit pas a l'état naturel. Une population plutôt Ghanéenne s'y est installée sur les 5 km, constituant un énorme bidonville où sévi drogue, prostitution,... l'endroit est sale, bruyant et dégage vraiment quelque chose de malsain... Un gars du taxi descend, il revêt une combinaison de travail d’où on devine qu'elle a été bleue un jour. Il s apprête surement a effectuer sa journée de travail. de notre côté nous gagnons un peu de place, c'est agréable et cela dure jusqu'a Aneho.
Lorsque nous y arrivons, la ville me fait l'effet d'être une station essence clandestine; ds bidons de carburant partout, des stands de revente en pagaille, une odeur omniprésente. c'est parce que le Bénin n'est pas loin et qu"il est facile de vivre de la contrebande lorsqu’on habite derrière la frontière. Nous ne trainons pas et faisons appel de nouveau a des taxi-man. cette fois nous allons dans la brousse directement. la route est goudronnée pendant un temps, mais serait plus roulante si elle ne l'était pas tellement elle se trouve minée de trous. puis nous la quittons pour une piste de sable. les vielles motos Sanyl possèdent des suspensions assez souples qui rendent la route agréable. l"air est devenu plus respirable, le soleil commence a réchauffer la peau et offre une lumière douce, découvrant les couleurs de ce nouveau paysage. Nous traversons les cultures de palmiers, sur lesquels sont ramassés les noix rouges qui donnent l'huile, et dont on extraira la sève en fin de vie de l'arbre pour fabriquer le "sodabi", alcool fermenté. Nous traversons également les champs de tomates, encore déserts à cette heure là, il y a quelques baobab ici et là, majestueux, et puis les cocotiers commencent a dominer. Nous nous rapprochons de la culture de Félix. Nous en passons d'autres, une ou deux, le temps d'apercevoir étonné et ravi, deux espèces d'oiseaux splendides, l'un bleuté  au bec orange fluo, l'autre plus gros est rayé de noir sur fond jaune. Nous avançons jusqu’à la maison du gardien de la cocoterai. au loin, sous les cocotiers, on aperçoit la "maison" du gardien des bœufs. ce dernier œuvre déjà a la traite. Nous allons boire le lait frais...
sur la route...

Une première cocoterai, celle-ci est vielle et n'est plus exploitée, les arbres ont plus de 50 ans et ne donnent plus grand chose!

la devanture de la baraque du gardien...

Félix peut être fier du rendement de ses cocotiers. il ramasse quatre fois par an, jusqu’à 4 ou 5 régime par arbre, soit quelques cinquantaine de noix de cocos par arbre. la culture s’étend a deux cent arbres environs, et d'autres poussent...

forcément...

petite construction de la journée, un "apatame", on en retrouve partout au Togo, sur le bord des chemins.

la "maison" du garde des boeufs

sur la route du retour, ce chargement est destiné a approvisionner les agriculteurs qui ramassent les tomates dans les champs toute le journée...


de gauche a droite, Félix, le gardien et sa femme, le beau frère de Félix venu découvrir comme moi la cocoterai. les enfants sont jeannette, victoire, et Maurice.
 
douche collective avant de manger, pour se débarrasser de la poussière et de la sueur de la matinée

repas sous notre apatame.

qui saura dire de quelle plantation il s'agit?

Félix déplace les termitières sous les arbres afin de leur assurer une conservation en eau; modification du milieu par le milieu!




le boss

les boeufs sont attachés aux troncs quand ils ne sont pas aux pâturage. cela permet d'enrichir le sol. avec cette technique associée au paillage et aux termites, le rendement a quadruplé!

Même en Afrique le héron "garde bœuf" n'est jamais très loin du bœuf!

la cueillette se fait a l'aide d'une grande tige de bambou au bout de laquelle se trouve une lame recourbée
Ce sont les femmes qui portent en Afrique, c'est culturel. ça force l'admiration, surtout quand on sait que la charge tourne environ a 25 kilo...



la négociante est arrivée du village. la transaction ne se fait pas ici, trop de danger. par contre tout le monde fait la sieste ensemble!

le retour se fera en partie a pieds, car les "zémidjiamans" ne sont pas revenu comme prévu...





4 commentaires:

  1. Est ce que tes plantes mystères ne seraient pas une plantation d'ananas...

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  2. moi je pense que c'est des ananas, Mayé

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  3. Je vais pas faire original mais je parie aussi pour les ananas!A quand la fin de ce suspens insoutenable??!?!?

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